Karine Abiven
Maitresse de conférences à Sorbonne Université, je travaille à l’interface entre littérature, rhétorique et linguistique. J’ai étudié les mutations du récit exemplaire pendant la première modernité (L’Anecdote ou la fabrique du petit fait vrai, 1650-1750, Garnier, 2015). Comme membre junior de l’IUF, j’étudie la circulation des énoncés politiques au XVIIe siècle, et en particulier pendant la Fronde, aussi bien à l’écrit et l’oral (Entendre les chansons de la Fronde, à paraitre en 2024). Les ressources que j’ai développées (https://antonomaz.huma-num.fr) permettent d’exploiter les nombreux plaidoyers captés par les mazarinades. Ces écrits aident à saisir le rôle de l’argumentation dans l’imprimé public se réclamant des genres judiciaires : il s’agit moins de faire circuler des arguments que des justifications d’actions.
Nicolas Brito
Doctorant et chargé d’enseignement depuis l’année universitaire 2019-2020 à l’université UCA au sein du laboratoire ERMES, j’étudie dans le cadre de ma thèse les justices seigneuriales présentes dans les domaines détenus par l’abbé de Lérins en Provence orientale. Si l’analyse des diverses affaires issues des archives constitue le cœur de mes recherches, j’étudie également les différents acteurs qui jouent un rôle dans la procédure judiciaire. Ainsi l’examen des différents plaidoyers judiciaires rencontrés durant mes recherches forme un réel corpus dans la compréhension de mon sujet.
Michael Breen
Professeur d’histoire et des humanités à Reed College (Portland, OR USA), je m’intéresse à l’histoire sociale et culturelle du droit ainsi qu’aux usages de la loi dans la France moderne. Mon premier livre, Law, City, and King: Legal Culture, Municipal Politics, and State Formation in Early Modern Dijon (University of Rochester Press, 2007) a porté sur l’évolution des activités et idées politiques des avocats qui jouissaient d’un rôle du premier plan dans la gouvernance d’une capitale provinciale sous l’Ancien Régime. Mes recherches actuelles se portent sur les controverses juridiques autour de l’épreuve du congrès – procédure médico-légale utilisée par les officialités françaises pour régler les procès de nullité de mariage pour cause d’impuissance au XVIe et XVIIe siècles. Je suis aussi en train de réaliser un ouvrage de synthèse sur la loi comme pratique socio-culturelle de la vie quotidienne dans l’Europe du moyen âge et l’époque moderne : Law and Society in Medieval and Early Modern Europe (à paraître chez Cambridge University Press). Depuis juillet 2021, je suis également Rédacteur-en-chef de H-France (www.h-france.net).
Claire Chatelain
Chargée de recherches au Centre Roland Mousnier, unité mixte CNRS/Sorbonne Université, UMR 85 96, je coordonne le projet JAEE en partenariat avec Inès Gomez Gonzalez (Grenade). Ce projet IEA, financé par le CNRS, fait suite au projet émergent, PJOEA (« Plaidoyers judiciaires, Objets, Ecritures, Actions », coordonné en 2017/2018, financement : MESHS de Lille, IRHIS. Les plaidoyers judiciaires en Europe, objets, actions (XVIe-XIXe siècles) • Maison Européenne des Sciences de l’Homme et de la Société (meshs.fr)
Axes de recherche : histoire sociale des élites urbaines en région parisienne, en particulier les grands officiers et leur parenté ; transmission, positions, usages des institutions, rapports de genre sont étudiés, notamment, à partir des procès de séparation de biens et d’habitations et de leurs écritures (plaidoyers judiciaires mis en rapport avec les actes notariés et décisions judiciaires). HDR soutenue en novembre 2019, université de Lille, intitulée : « Politiques de la parente et genre chez les élites parisiennes entre XVIe et XVIIIe siecle : judiciarisation des transactions, procédés et enjeux d’écriture, une approche micro-historique ».
Sylvie Daubresse
Archiviste paléographe, je suis ingénieure de recherche CNRS habilitée à diriger les recherches au Centre Roland Mousnier, laboratoire de Sorbonne Université. Mes recherches portent sur la période des guerres de religion en France que j’étudie à travers les sources judiciaires. Après avoir analysé les relations entre la haute magistrature parisienne et le pouvoir royal, qui relèvent de l’histoire politique et religieuse, depuis quelques années, je m’intéresse à la justice criminelle, ainsi les procès pour hérésie devant le parlement de Paris juste avant le déclenchement des guerres religieuses, sujet de mon habilitation à diriger les recherches. Mon projet actuel consiste à observer ce que dit la justice criminelle de la réalité de la guerre civile de la Ligue (1589-1594) et la manière dont elle y répond.
Suivre le procès d’un conseiller au Parlement Jean Poille en 1582 pour concussion a été l’occasion d’exploiter plusieurs factums et de mettre en valeur tout l’intérêt de cette source qui se trouve au centre de la procédure. Ce procès intéresse mes recherches car il s’inscrit dans un contexte d’essor du mouvement ligueur.
Antoine Fersing
Actuellement membre associé du laboratoire UR 3400 ARCHE de l’université de Strasbourg et professeur d’histoire-géographie au lycée Louis Armand de Mulhouse, je suis l’auteur d’une thèse consacrée aux processus d’étatisation de la principauté ducale de Lorraine durant la première modernité (Idoines et suffisants. Les officiers d’État et l’extension des droits du Prince en Lorraine ducale, début du XVIe siècle – 1633). Je poursuis ce travail en m’intéressant désormais, entre autres objets d’étude, à la rencontre et à la composition entre les intérêts et les stratégies des plaideurs, des magistrats et des autorités souveraines lors des procédures judiciaires. Dans le cadre du projet Justice, Actions, États, Écritures, j’étudie des affaires portées devant le Reichskammergericht, le tribunal de la chambre impériale, siégeant à Spire, durant le XVIe siècle.
Inés Gómez González
Je suis enseignante et chercheuse à l’Université de Grenade. Mes recherches portent sur l’administration de la justice, la vénalité, le pouvoir des commissaires, l’analyse sociale des institutions et la concussion en Espagne à l’époque moderne. Depuis quelques années j’étudie la production, circulation et les usages sociaux des allégations juridiques en Castille et l’Amérique à l’Ancien Régime. Sur cette thématique j’ai dirigé un projet de recherche en Espagne (« Los usos sociales de las defensas jurídicas: publicación y circulación de los porcones en el Antiguo Régimen ») ; et codirigé deux projets en partenariats avec madame Claire Chatelain (« Justice, Action, États, Écriture (XVI-XIX siècles) » et « Plaidoyers Judiciaires en Europe: Objets, Actions »).
Mark Greengrass
Je suis professeur émérite de l’histoire moderne à l’université de Sheffield Angleterre depuis ma retraite en 2009, et membre associé du Centre Roland Mousnier (UMR 8596) de Sorbonne Université depuis 2015. Mes activités se sont portées sur les intermédiaires, les agents et les agencements des conflits politico-religieux du XVI-XVII siècles. Je me suis intéressé également aux passeurs d’information, aux acteurs dans les controverses, et aux réseaux de communication, et cela sur le plan international. À ce stade je suis impliqué notamment dans les axes 1 (‘Formats de publication et de diffusion des écritures judiciaires’), 3 (‘Les acteurs sociaux de l’écriture judiciaire’) et 4 (‘Espaces et échelles d’actions juridique, circulation de l’écrit judiciaire et enjeux économiques et sociaux’).
Tom Hamilton
Professeur associé à l’université de Durham en Angleterre, je travaille sur l’histoire des guerres de Religion en France ainsi que l’histoire de la justice criminelle à l’époque moderne. J’ai consacré mon premier livre à un lecteur avide des factums : Pierre de L’Estoile and His World in the Wars of Religion (2017). Mon second livre reconstruit une extraordinaire affaire criminelle à la fin des troubles, déclenché par la plainte d’une veuve qui maitrisait les engrenages de la justice : A Widow’s Vengeance after the Wars of Religion : Gender and Justice in Renaissance France (2024).
Hervé Leuwers
Professeur d’histoire moderne à l’université de Lille, et membre de l’UMR IRHiS, je consacre l’essentiel de mes recherches à la Révolution française, et particulièrement aux avocats acteurs de l’événement. A côté de l’étude de personnages comme Merlin de Douai, Robespierre ou Camille Desmoulins, dont j’ai analysé la carrière au barreau, et notamment la pratique des factums, j’ai également publié des études sur les usages des mémoires judiciaires au temps des Lumières, et sur le net effacement des factums pendant la décennie révolutionnaire.
Stéphanie Maccagnan
Professeur d’histoire du droit à l’Université Côte d’Azur, je suis spécialisée en histoire de la procédure pénale tant en droit français que sabaudo-piémontais. Dans la continuité de ma thèse (Procédure criminelle et défense de l’accusé à la fin de l’Ancien Régime, Étude de la pratique angevine) mes travaux portent sur les rapports qu’entretiennent les justiciables – parties civiles et accusés – entre eux et avec la justice. Cette orientation m’amène à explorer tant les mémoires produits par les parties que les transactions. Mon mémoire d’HDR soutenu en 2016 s’intitule Le rôle des parties et de leurs conseils dans les procès criminels français (1670-1789) et sabaudo-piémontais (1723-1847). Une approche renouvelée de la justice pénale d’ancien droit.
Marie Malherbe
J’étudie les factums imprimés à Venise entre le début du XVIIIe siècle et l’époque napoléonienne, en justice civile. Les litiges qui m’intéressent en particulier sont ceux relatifs à la famille, au genre, à l’exclusion, aux individus en marge. Après une thèse consacrée aux procès intentés par des enfants illégitimes contre les héritiers de leur père présumé, j’ai travaillé sur des cas de divorzio (séparation de corps), relevant sous la République de Venise de tribunaux ecclésiastiques et civils. Je travaille actuellement sur les procès d’époque napoléonienne révélant comment l’ex-patriciat utilise – ou contourne – le Code Civil qui lui est imposé.
Patricia Tamayo
Je suis doctorante au Département d’Histoire moderne de l’Université de Grenade sous la direction d’Inés Gómez González. Ma thèse porte sur les rôles des femmes dans la vénalité et la privatisation des offices publics de la ville de Grenade sous l’Ancien Régime. J’étudie des allégations civiles dans lesquelles les femmes interviennent en tant que propriétaires d’offices municipaux et subalternes de justice. Dans le cadre du projet « Los usos sociales de las defensas jurídicas : publicación y circulación de los porcones en el Antiguo Régimen », dirigé par Inés Gómez González, j’ai travaillé sur les allégations d’une collection jésuite, celle de Pedro de Montenegro, pour créer une base de données utile aux historiens et chercheurs.
Jack Thomas
J’ai découvert les factums ou mémoires judiciaires en travaillant sur la justice à Toulouse à la fin de l’Ancien Régime. Plusieurs affaires célèbres ont défrayé la chronique et mis en avant des écrits juridiques qui permettent d’aller plus loin que les seules pièces de procédure. Les causes célèbres m’ont amené à l’affaire Calas et à d’autres affaires en lien avec le protestantisme, y compris en remontant au XVIIe siècle. Toute une série de publications ont exploité des mémoires judiciaires dans plusieurs domaines de la justice civile et criminelle.
Virginie Yvernault
Maîtresse de conférences à Sorbonne Université, je suis spécialiste de littérature française du XVIIIe siècle. J’ai notamment consacré un ouvrage à Beaumarchais, paru chez Hermann en 2020 : Figaromania. Beaumarchais tricolore, de monarchies en républiques (XVIIIe-XIXe siècle). Je me suis également intéressée à la littérature judiciaire dans plusieurs publications : « Contrefaçons, impostures et usurpations. Enquêtes sur les factums du premier XIXe siècle », dans “Écrire le droit”, dossier coordonné par Marion Mas et Myriam Roman Romantisme, no1, 2023, p. 26-36 ; « La femme adultère au tribunal de l’opinion : l’affaire Kornmann. Genre et culture politique à la veille de la Révolution », Dix-huitième siècle, n°48, 2016, p. 481-497 ; « Archéologie d’une rumeur publique : la flagellation de Beaumarchais à Saint-Lazare », dans Lucien Faggion, Christophe Regina et Alexandra Roger (dir.), L’Humiliation. Droit, récits et représentations (XIIe-XXIe siècles), Paris, Classiques Garnier, 2019, p. 467-484 ; « Des mémoires judiciaires à la trilogie de Beaumarchais : “Il y a de l’écho ici !” », Revue MaLICE, n° 6, janvier 2016, Le Goût des lettres – Dissidence, déviance, décentrement, dir. Stéphane Lojkine, Université Aix-Marseille, consultable sur le site du cielam, http://cielam.univ-amu.fr/malice.